Dans la presse : « Biomass For the Future » développe une production de biomasse durable au service de la bioéconomie
Suite à la conférence de presse du 12 novembre 2020, les avancées du projet Biomass For the Futur (BFF) ont été relayées dans la presse.
Herman Höfte, directeur de recherche INRAE, responsable de l'équipe "Paroi primaire", coordinateur du projet BFF : « Biomass For the Future accompagne le développement prometteur des deux filières - miscanthus et sorgho - en fédérant tous les acteurs dans une recherche commune pour la production de biomasse ligno-cellulosique. BFF apporte ainsi sa contribution à l’objectif « zéro émission de CO2 en 2050 », en relevant les défis de la transition énergétique et en participant à l’essor de la bioéconomie ».
Deux productions d’ores et déjà en plein essor
Le miscanthus bénéficie d’un intérêt grandissant dans le monde agricole. Grâce aux débouchés en litière animale et en paillage horticole, les surfaces ont progressé de 13 % par an en France au cours des cinq dernières années pour atteindre plus de 7 000 ha répartis au sein de 1 700 exploitations agricoles situées dans 60 départements français. Le miscanthus est une culture qui présente des atouts agronomiques (culture pérenne avec peu de passage, augmentation du stock de carbone dans le sol) et environnementaux (itinéraires techniques sans azote et sans produits phytopharmaceutiques), ce qui le rend éligible aux aires de protection de captage d’eau, aux Surfaces d’Intérêt Ecologique (SIE) et aux Zones de Non Traitement (ZNT).
De son côté, le sorgho s’est fortement développé dans l’Union Européenne avec une superficie de 310 000 ha, dont 90 000 ha de sorgho fourrager avec une perspective de 160 000 ha en 2022. La production de sorgho fourrager en France a augmenté de 25 % en 2020 pour atteindre 28 000 ha. Utilisé comme Culture Intermédiaire à Vocation Energétique (CIVE), le sorgho, tout comme le miscanthus, est complémentaire des cultures à vocation alimentaire.
BFF au service du miscanthus et du sorgho
Biomass For the Future s’appuie sur des approches génétiques pour accélérer la création de nouvelles variétés de miscanthus et de sorgho. En effet, les propriétés industrielles de la biomasse dépendent de la composition biochimique des tiges de ces deux espèces. BFF a permis d’aller rechercher la diversité génétique disponible sur la base des critères qualitatifs et quantitatifs, et a identifié en conséquence des régions génomiques d’intérêt (Quantitative Trait Loci - QTL) impliqués dans la production et/ou la composition de la biomasse. Une approche transversale sur les deux cultures cibles - miscanthus et sorgho - en relation avec une espèce modèle - le maïs - sur des critères tels que la date de floraison, le rendement en biomasse ou la composition de la lignine a permis de progresser dans la connaissance de la génomique des plantes à usage ligno-cellulosique.
Ces travaux offrent des perspectives pour développer de nouvelles variétés de miscanthus triploïdes stériles, dans l’optique d’éviter tout risque d’invasivité, à partir de rhizomes ou de plants, ou même de graines. Les nouvelles variétés seront conçues pour être particulièrement adaptées aux usages émergents du miscanthus (matériaux de construction, biopolymères, méthanisation), mais également pour être mieux adaptées aux conditions pédoclimatiques.
Ils conduisent également au développement de nouveaux parents mâles et femelles élites pour la création de nouveaux hybrides de sorgho visant les marchés de l’ensilage, de la méthanisation et d’autres débouchés. Les critères de tolérance au froid et de vigueur initiale, favorisant un semis plus précoce pour éviter la sécheresse estivale, ainsi que l’adaptation aux Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique (CIVE) sont pris en compte dans les schémas de sélection du sorgho.
Avec BFF, de nouvelles valorisations de la biomasse
Biomass For the Future contribue à promouvoir de nouvelles valorisations de la biomasse pour la production d’énergie et de matériaux biosourcés, dont les performances environnementales ont été calculées par la méthodologie d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
La méthanisation du miscanthus récolté en sec, ou celle du sorgho améliorée par un prétraitement alcalin, présente un bilan environnemental favorable. En revanche, le meilleur potentiel méthanogène (BMP) du sorgho le privilégie par rapport au miscanthus pour ce débouché.
Le miscanthus offre la possibilité de préparer un béton végétal dont la résistance à la compression est fonction des caractéristiques biochimiques de la plante, ouvrant la voie pour fabriquer des blocs bétons non porteurs.
Miscanthus et sorgho entrent dans la composition de composites biopolymères, avec par exemple un taux d’incorporation de 30 % de miscanthus. Un composite prometteur à base de miscanthus pour l’industrie automobile a été validé par PSA Peugeot Citroën, prêt à être commercialisé ; d’autres applications sont en cours de déploiement. En comparaison à la fibre de verre, cette filière montre de bonnes performances environnementales
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A gauche : sorgho en serre IJPB
A droite : essai miscanthus dans une parcelle IJPB dans l'Unité Expérimentale Versailles Saclay
Contact scientifique :
Herman Höfte, coordinateur du projet
Plus d'information :
Le projet BFF dans la presse, actu BFF
Miscanthus et sorgho : Biomass for Future,
Entretien avec Herman Höfte dans la presse
Site Internet BFF
Dossier de presse BFF pdf
Communiqué de presse BFF pdf
Conférence de presse BFF diaporama
Main BFF partners
• INRAE (6 Laboratories)
• CIRAD (2 Laboratories
• Armines-Mines Paris-Tech
• Addiplast
• A3i /Innovertis
• ARVALIS - Institut du végétal
• Eurosorgho
• Faurecia
• Phytorestore
• PSA Peugeot Citroën
• RAGT 2n
• Biomass Environment Systems 77
Chiffres clés :
8 ans (2012-2020)
26 partenaires (9 public, 15 privés et 2 structures gouvernementales locales)
27 M€ budget, dont 10 M€ d'aides publiques
65 publications
Surfaces en France :
7000 ha de miscanthus
28000 ha de sorgho fourrager